Karine Lima, la business woman nous livre les clés de sa réussite multiculturelle

Cette femme d’affaires franco-portugaise, talentueuse et déterminée parle 5 langues couramment dont le français, le portugais, l’anglais, l’espagnol et l’italien. Grâce à ses nombreuses expériences et sa curiosité pour les autres cultures, Karine Lima a déjà vécu plusieurs vies : présentatrice télé, animatrice, comédienne, journaliste, mannequin, chanteuse, danseuse, scénariste, réalisatrice, productrice, JRI, coach en media training sans oublier son rôle de maman. Si vous ne l’avez jamais vue à la télévision, je vous invite à découvrir son parcours dans cette interview en exclusivité ! 

Karine : J’ai commencé à l’âge de 12 ans à faire des photos pour des magazines et des défilés de mode. Je me souviens j’avais accompagné une copine pour s’inscrire dans une agence de mannequins et ils m’ont prise moi. Très tôt, j’étais déjà structurée, je voulais m’exprimer, je voulais tout comprendre. J’ai dit à mes parents que je serai animatrice télé, comédienne, danseuse et chanteuse. Ils n’ont pas trop compris mais je leur ai dit que c’était comme ça et pas autrement. Mes parents m’ont répondu : “Personne ne t’attend tu sais, fais tes études” mais je savais que je voulais vraiment faire ça donc j’ai commencé à faire des figurations sur des gros longs métrages pour voir comment ça se passait, pour comprendre tous les métiers qui existaient et les termes employés. J’apprenais énormément et puis j’ai eu mes premiers cachets. 

J’ai passé des castings pour jouer dans des comédies musicales en France, en Grèce et en Espagne.

Après mon bac littéraire, j’ai fait des études où j’ai pratiqué cinq langues. J’ai été à la Sorbonne Nouvelle où j’ai suivi le parcours Médiation culturelle et communication. Ça m’a permis d’être dans la com, d’être journaliste, d’être à la télé.

Le premier à m’avoir répondu positivement, c’est Dominique Farrugia pour la chaîne Comédie !. J’ai été prise et je suis devenue animatrice en direct pour la chaîne. j’étais entourée par de grands talents comme Cyril Hanouna, les Robins des Bois, Kad et Olivier, Jonathan Lambert, Axelle Lafont, Philippe Lelièvre, Sören Prévost, Nicolas Deuil. Petit à petit j’ai commencé à tourner des sketchs avec eux, c’était une très bonne école. J’animais aussi des émissions sur trois, quatre chaînes en même temps avec une matinale sur AlloCiné Télévision, « Capitales » sur Escale. Je me levais à 4h00, je finissais à 21h00, je m’éclatais.

J’ai passé un casting pour TF1 « Toutes les chansons ont une histoire ». C‘était pendant l’année 2000, j’ai été retenue et j’ai eu la chance de me retrouver en prime time aux côtés de Frédéric Joly, Arthur, Patrick Bruel et Alain Souchon. C’était surréaliste !

Après j’ai passé un casting pour M6 Music puis j’ai commencé à présenter « A vos clips », ce casting a bien plu puisqu’il m’a permis de passer celui pour « M6 Kid », j’ai été prise sur M6 en exclusivité et j’ai dû arrêter tout ce que je faisais à côté. En même temps j’étais danseuse professionnelle pour la télévision dans les grandes émissions de variétés.

J’ai enchaîné « M6 Kid » et « Kid Machine » pendant cinq ans, j’ai aussi présenté sur M6 les émissions spéciales de noël et du jour de l’an puis « Tubissimo » et « Stars six Music ».

Après je me suis plus orientée vers les chaînes de sports puisque je pratiquais la course automobile (Trophée Andros, Fun Cup, Yarris stars challenge, Hummer, quad) et que jetais casse-cou (Raid Amazones). J’ai animé de nombreuses émissions et les matinales sur Eurosport, Infosport, Canal+ Sport, iTélé, Extreme sport channel, AB Moteur, L’Equipe, Le Mans TV

Ensuite, j’ai signé chez NRJ12 pendant cinq ans où j’ai présenté 1000 programmes de tous styles. M6 m’a rappelée, je suis retournée chez eux en 2005. J’ai eu la chance de présenter le premier jeu complètement interactif en direct « Tout le monde peut jouer ». Puis en 2015 « 100% Euro » en direct.

J’ai présenté des émissions sur la RTP et RTPI (Rádio e Televisão de Portugal) « Portugal no Coração » (talk show RTPI), « Europa contacto ». Et j’ai enchainé avec des documentaires sur les chaines Voyage et National Geographic, Fashion TV, France 0, Motors TV, Montagne TV, Renault TV, Men’s up TV, MCS Extrême, Partouche TV mais aussi des chaines suisses.

A côté de ça, je continuais ma carrière de comédienne, j’ai joué dans « Karine et Ari », « Sous le soleil », « Léa Parker », « Section de recherches », « Joséphine » au cinéma. J’ai joué aussi de nombreuses pièces au théâtre « En vers et contre tous », « Le clan des divorcés », « Le string était presque parfait ».

En tant que chanteuse, ma plus grande passion, j’ai sorit pas mal de titres en featuring notamment avec La Harissa “Menina bonita”, d’autres titres ont bien marché dont une musique House “Touch your mind” avec DJ Di Feno & Alls

Quand on te demande ce que tu fais dans la vie c’est difficile de répondre de façon synthétique (rires) où trouves-tu cette énergie ? 

Karine : En général je réponds que je suis artiste, je précise après si besoin. Quand on est passionné, je pense qu’on trouve l’énergie, on n’a pas le choix. En fait, c’est un métier où seuls ceux qui sont vraiment motivés y arrivent. Il n’y a pas de place pour les gens qui ne sont pas motivés. On doit travailler constamment. Si on n’est pas à fond dedans, qu’on le fait en dilettante, ça ne marchera pas. Ceux qui le font en ayant un job à côté ça ne marche pas. A moins d’avoir quelqu’un qui vous tombe dessus, un chasseur de tête mais c’est très rare.

Dès que je fais quelque chose, j’ai besoin d’apprendre encore plus, de me dépasser. Là j’ai passé six ans à Los Angeles. Là-bas, j’étais comédienne, j’ai joué dans des centaines de projets avec des artistes exceptionnels comme Calvin Haris, Chris Brown, Kendrick Lamar… et j’avais ma boîte de production. Donc j’ai réalisé de super vidéos, notamment pour Teletale The Walking Dead afin de mettre en avant le jeu vidéo de la série, les acteurs ainsi que les produits dérivés de la série. J’ai aussi la chance de tourner des émissions à Los Angeles à destination de la France dans Direct Auto diffusée sur C8 puis sur L’Equipe.

J’ai appris là-bas à cadrer, à monter et j’avais déjà commencé à réaliser des courts métrages qui ont reçu de nombreux prix en 2014. En rentrant en France, j’ai commencé à réaliser des reportages et à mettre les gens en avant pour NEO TV. J’aime la production de documentaires, de reportages, l’investigation pure, montrer des savoirs faire, mettre l’accent sur des choses importantes de la société, donner la parole à ceux qui en ont besoin et pouvoir lancer des débats.
C’est ce que j’ai fait dans mes courts métrages que j’ai réalisés. L’un est sur la violence conjugale, l’autre est sur le syndrome de Stockholm. J’essaye toujours de faire passer un message, avec une fin ouverte afin que les gens réfléchissent au sujet. Je veux que ça ait du sens, que ça touche quelqu’un ou que ça change la vie d’au moins une personne, pour moi c’est vraiment important.

Je suis tout à fait dans le même état d’esprit, il est important de donner un sens à ce que l’on fait. Tu parles 5 langues couramment, un véritable atout dans une carrière internationale, pour les jeunes qui liront cet article que souhaiterais-tu leur dire justement sur l’apprentissage des langues étrangères ?

Karine : C’est magique ! Je n’ai pas eu l’impression de faire un effort. Dès qu’on a une double nationalité et qu’on apprend deux langues c’est beaucoup plus facile d’apprendre plusieurs langues. En plus j’ai l’oreille musicale, dès que j’entends quelque chose je le retiens. J’ai regardé des séries et des films en anglais. Le fait d’avoir vécu en Espagne et en Grèce, ça m’a facilité. C’est beaucoup plus facile dans la société lorsqu’on parle plusieurs langues, on comprend plein de choses, on comprend des mots en latin, on comprend des dérivés de mots. On fait des associations dans notre tête grâce à toutes ces langues sans le savoir. Cela nous aide énormément dans le milieu du travail, c’est formidable. Voyager pour moi, c’est l’essentiel, rencontrer d’autres cultures, se rendre compte de la chance que l’on a en France. Vraiment il faut voyager pour voir ce qui se passe dans le monde. La barrière de la langue c’est compliqué, je trouve que c’est vraiment essentiel pour les jeunes d’apprendre à parler au moins l’anglais qui est une langue qu’on parle dans le monde entier pratiquement. Et puis, s’ils peuvent apprendre une langue latine ça aidera aussi. Il faut commencer très jeune dès tout petit. C’est beaucoup plus simple que d’apprendre après ou alors voyager et passer quelques mois, quelques années si on le peut, pour des études à l’étranger et là ça viendra tout seul. 

Oui, c’est parfaitement juste d’ailleurs j’ai enseigné le français en Espagne pendant 2 ans, une très belle expérience professionnelle et personnelle. Et toi où étais-tu exactement en Espagne ? 

Karine : A Majorque et à Minorque sur les îles. J’y suis restée un an, c’était magnifique. 

Parmi toutes tes compétences professionnelles, tu es coach en média training…

Karine : Oui les gens sont beaucoup plus en demande de coaching, ils se rendent compte de l’importance des mots. L’importance d’une bonne communication dans les entreprises et de très grands patrons ont du mal justement à s’exprimer et à être en accord avec leurs salariés. Ils ont besoin d’un peu d’aide, les salariés aussi ont besoin de s’exprimer. On fait de plus en plus de vidéos depuis la période du Covid. Comment s’exprimer devant des vidéos justement ? Comment s’exprimer face à ses collègues, comment structurer un texte, comment bien faire passer son message, comment répondre aux journalistes ? Tout cela s’apprend et je le fais beaucoup en anglais et en français.

Quelle est la clé du succès pour les indépendants et les auto-entrepreneurs ? Peux-tu évoquer quelques défis que tu as rencontrés ?

Karine : Être indépendant, être artiste, c’est un défi au quotidien à moins d’avoir un grand contrat dans une chaîne par exemple sinon vous ne savez jamais ce que vous allez faire après, vous ne savez jamais combien vous allez gagner chaque mois.
On paie le prix de cette liberté. On ne va pas travailler tous les jours au même endroit, à la même heure. On doit tous les jours s’adapter, quel que soit le lieu, les gens, on peut se retrouver avec 5, 10, 20, 30, 40, 50 personnes autour de nous, on doit faire comme si on se connaissait depuis des années puisque l’on doit tout de suite être efficace et travailler ensemble. C’est hyper enrichissant.

Je fais preuve de résilience, on sait qu’on va se prendre des coups, il y a des choses pour lesquelles on va postuler qui ne vont pas se faire. Combien de casting faut-il faire avant d’être pris à un casting ? Combien de personnes doit-on démarcher avant d’en avoir une qui nous dit oui en tant qu’auto-entrepreneur ? Combien de devis doit-on faire ? Je parle de tous les corps de métiers avant qu’on nous dise oui. C’est très frustrant parce qu’on se dit parfois on a fait tout ce travail pour rien, on a passé des auditions, on a passé des entretiens, on s’est déplacé chez les gens. Je pense à ces personnes dans le bâtiment qui se déplacent constamment, qui font des devis et qui repartent sans rien. C’est très difficile, c’est très frustrant. On a l’impression que l’on juge notre personne. Ce n’est pas le cas.

Déjà il faut prendre du recul, nous sommes des humains, il faut se remettre en question, travailler tout le temps, se demander ce qu’on a fait de bien ou pas bien. Ne pas le prendre personnellement pour avancer justement. Pour moi, il y a de la place pour tout le monde. Chacun a sa place, il y a du travail pour tous, je ne suis pas jalouse des gens. J’admire les gens qui réussissent et je suis tellement contente pour eux. Si c’est une copine qui a réussi quelque chose ou une personne que je ne connais pas, je serai très contente. Vraiment, ça ne me pose aucun problème.

Tous les jours, je m’éblouis du soleil, d’être en vie, de pouvoir manger à ma faim, de pouvoir allumer la lumière, avoir de l’eau chaude, c’est une chance inouïe. Oui, ce n’est pas facile tous les jours, les gens ne le savent pas forcément mais ça arrive à tout le monde, même à ceux qui sont milliardaires, à ceux qui sont très connus. Il n’y a pas de règle et ce n’est pas pour cela que les gens sont si heureux. Ce n’est pas pour ça qu’ils ne leur arrivent pas des choses négatives et qu’ils n’ont pas de problèmes. On apprend, on passe à autre chose, en pensant positif, on avance.

C’est une belle philosophie de vie, si seulement plus de gens pensaient de cette manière le monde se porterait mieux. Si tu devais nommer les 3 expériences les plus marquantes de ta vie… 

Karine : J’ai eu tellement d’expériences… Quand on est à la télé, quand on voyage dans le monde entier, on a un coiffeur, un maquilleur, une habilleuse, on est très entouré et le jour où j’ai vécu le tsunami en Thaïlande ça remet bien les pieds sur terre. Toutes les fois je dirais dans ma vie où j’ai failli mourir, des maladies, des choses graves, des proches qui sont décédés, ce sont toutes ces choses-là qui font que je me bats encore plus et que je profite encore plus de la vie. Je pense sincèrement que pour profiter autant de la vie, il faut avoir vécu des choses assez difficiles ou alors n’avoir pratiquement aucun problème. Certains voyagent tout le temps, ils ont une vie géniale, il y en a très peu mais il y en a qui ont un peu moins de problèmes que les autres et c’est très bien pour eux d’avoir cette légèreté. Moi ce sont toutes les choses dures que j’ai vécues dans ma vie qui font ce que je suis aujourd’hui. 

Le fait d’être éduquée dans deux endroits en même temps par deux cultures différentes, en l’occurrence la France et le Portugal ça centre bien les choses. Au Portugal, on allait manger chez ma grand-mère les fruits et les légumes du jardin, on plantait les choses c’était très important pour eux de m’inculquer ces valeurs qui ne sont pas de grande consommation. A Paris c’est plus dans l’abondance, tout ce qui est VIP, la télé, les tapis rouges etc. J’aimais avoir cet équilibre qui pour moi a toujours été important. On m’a toujours dit : « Reste comme tu es » mais cela me paraissait tellement évident. Pourquoi changer ? Mes racines sont ancrées en moi, ce n’est pas pour un métier que je vais changer.

Quand je suis arrivée chez M6, ils m’ont dit : “Écris tous tes rêves sur une page et on va les réaliser pour toi”. C’était complètement fou ! Mais c’était vrai ! J’ai commencé à écrire, je veux nager avec les dauphins, je veux sauter en parachute, je veux passer des journées avec des pompiers… J’avais 22 ans, j’avais réalisé pratiquement tous mes rêves. Je remercie vraiment la chaîne et les gens qui m’ont choisie. 

Tu t’es donnée les moyens d’accomplir tes rêves, tu as été au bon endroit au bon moment également, les opportunités ne sont pas venues à toi par hasard non plus. Un énorme merci pour ce très bel échange, je ne manquerai pas de suivre tes prochaines aventures. 

Pour plus d’informations sur sa carrière voici le lien de ses sites internet : https://www.karinelima.com/ www.kaelproductions.com