J’ai eu l’honneur d’écouter chanter en avant-première Prichia, de son vrai nom Inês Tavares, en langue portugaise aux côtés de son guitariste Maxime Garraud. Ce titre « Cores da Minha Terra » a une signification particulière pour l’artiste qui revient sur ses racines, je vous laisse découvrir à votre tour ce très joli morceau.
Par Diane Cardoso-Gomes, fondatrice de Paris Latina News

Bonjour Prichia, peux-tu nous partager tes origines ? Quand es-tu arrivé•e en France exactement ?
Prichia : Je suis d’origine portugaise. Je suis arrivé•e en France en 2012 à mes 16 ans. J’ai atterri en premier lieu à Montmorency avec ma mère pour rejoindre mon père qui travaillait déjà ici depuis un peu moins de 2 ans.
Avant de t’exprimer sur ta carrière musicale, j’ai cru comprendre que tu avais fait des études en psychologie, est-ce exact ?
Prichia : Oui, quand j’étais ado je me souviens avoir passé un test pour mesurer mes aptitudes et mes passions premières. Ce qui en est ressorti : les sciences humaines et l’artistique. Petit à petit, mon rêve de faire des études de psychologie a grandi. Je voulais travailler dans la psychologie interculturelle mais la vie a prévu d’autres plans pour moi. Pendant ma licence, j’ai découvert le beatbox, le premier art que j’ai appris dans la musique. Je suis tombé•e amoureux•se de cet art. J’essayais des scènes en parallèle de mes études. Il y a deux mondes qui commençaient à me demander de choisir, la musique ou la psycho. Je me suis promis•e alors d’aller jusqu’au bout de ma licence de psychologie et de me laisser après cela 1 à 2 ans pour vivre de la musique. Et c’est ce qui s’est passé ! Cela fait 6 ans que je suis dedans, et 4 ans où je vis de ça ! La psychologie est extrêmement utile dans ce métier. On est des psychologues de l’âme.
Parle-nous de la sortie de ton nouveau titre en langue portugaise…
Prichia : Cores da Minha Terra est mon premier single en portugais. Je prépare déjà la sortie d’autres singles en portugais.
Dernièrement j’ai eu ce besoin de chanter dans ma langue, de revenir aux racines.
Si j’ai découvert la musique à la fac, je l’ai toujours côtoyée depuis petit•e. Mon frère jouait de la guitare et je m’amusais à l’imiter avec une guitare en jouet. Le pauvre, il ne pouvait jamais aller jusqu’au bout de ses morceaux.
Ces souvenirs de mon pays, de la guitare que j’ai appris jeune en autodidacte, m’appelaient de plus en plus. Un jour Maxime Garraud m’a envoyé une démo guitare classique et on m’a dit « je pense que ta voix pourrait aller avec cette mélodie ». Alors j’ai tenté d’écrire et poser ma voix dessus pendant 6 mois. Je ne comprenais pas que la langue souhaitée était celle de l’enfant qui jouait de la guitare à 3 cordes pour imiter son frère. Un jour les paroles du refrain ont surgi sur 2/3 chantonnements murmures « Como posso esquecer, as cores da minha Terra… Como posso esquecer a saudade do meu povo… » ça y est mon esprit n’arrivait plus à « zapper » d’où il venait. De là est né un hommage à mon pays et toutes ses beautés qu’on ne peut jamais oublier. De là est née aussi une envie viscérale de créer plus de chansons en portugais, débuter une double carrière, en France et maintenant au Portugal aussi. Au son de la guitare et qui sait un jour, jouer là-bas mes morceaux.
Quels ont été tes meilleurs souvenirs dans l’émission The Voice en 2023 ?
Prichia : J’ai eu beaucoup de bons souvenirs, c’est compliqué de choisir ! En tout cas, ce que je retiens c’est l’apprentissage humain et artistique que j’ai eu dans cette émission. J’ai eu l’impression de vivre 5 ans en 1 an !

Quelle est la place du beatbox aujourd’hui ? J’en profite pour rappeler quelques uns de tes titres : Vice-champion•ne du monde de beatbox actuel•le | Champion•ne de France 2020 | Première femme à avoir remporté un battle mixte en France en 2019.
Prichia : Le beatbox aujourd’hui prend une place « moins Battle » même si j’en fais encore de temps en temps et devient de plus en plus ma 2eme langue dans mon art. Comme un chanteur guitariste qui chante au son des cordes qu’il joue, moi j’adore inclure le beatbox dans le chant et faire des switchs inattendus entre ces deux disciplines. J’aime représenter le beatbox en tant qu’art à part entière aussi !
Aurais-tu un message à transmettre aux jeunes qui souhaitent se lancer dans cette discipline ?
Prichia : Juste lance-toi ! Sans préjugés et amuse-toi ! Plus tu t’amuseras, plus tu seras à la fois indulgent•e avec toi-même et consistant•e dans tes entraînements, plus tu découvriras un corps capable de devenir un instrument ! Aussi découvre-toi, fais confiance à tes « nouveaux sons » ne te cantonne pas à l’imitation des autres. Trouve ton univers !
Vous trouverez ci-dessous quelques liens utiles pour suivre l’artiste sur Instagram et toutes les plateformes musicales (Spotify, Apple Music, Amazon, YouTube Music, etc) :
https://www.instagram.com/prichiamusic/ (français/anglais)
https://www.instagram.com/cancoesdaprichia/ (portugais)
https://social.tunecore.com/linkShare?linkid=VxppU483lypixkycsw0Z3A
