María Esther Panesso Mercado, avocate et artiste peintre colombienne

Lors de la 122ème édition du Salon d’Automne à Paris, place de la Concorde, je suis allée à la rencontre de l’artiste colombienne María Esther Panesso Mercado. Son parcours personnel – marqué par la mort de son père, la résilience de sa mère et son engagement auprès de femmes vulnérables – construit une voix artistique authentique qui célèbre la femme colombienne. Reconnue à l’international, elle expose à New York, à Paris, et prépare de nouveaux projets en Amérique latine et au Moyen-Orient. Je vous invite à découvrir notre interview en espagnol, sa langue maternelle.

L’interview a également été traduite pour les francophones.

Par Diane Cardoso-Gomes, fondatrice de Paris Latina News

María Esther, eres abogada de profesión, pero también una artista reconocida. ¿Cómo logras equilibrar dos mundos aparentemente tan distintos entre el derecho y la pintura?

María Esther : Para mí, el derecho y el arte nunca han sido mundos opuestos; son dos formas distintas de conectarme con las personas y con sus historias.

El derecho me mantiene cerca de la realidad humana. Me sensibiliza profundamente ver las luchas de tantas mujeres fuertes, especialmente madres cabeza de familia, algo que viví de cerca con mi mamá sacando adelante a dos hijos sola. Escuchar, acompañar y defender a mujeres en momentos tan duros me dio un propósito muy claro.

Y el arte es la otra parte de ese propósito: es la forma en la que transformo esas emociones, esas historias y esa fuerza femenina en luz, textura y movimiento sobre un lienzo. El derecho me dio estructura y coraje; la pintura me dio libertad y alma. En ambos mundos hago lo mismo: acompaño, ilumino y doy voz.

¿Cuándo descubriste que la pintura sería una parte esencial de tu vida?

María Esther : Creo que la pintura siempre fue parte de mí, incluso antes de que yo lo entendiera. De niña pasaba horas creando mundos en los cuadernos y en cualquier papel que encontraba; la pintura era mi refugio.

Pero hubo un momento que cambió todo: cuando murió mi papá. En ese instante, ver a mi mamá convertirse en una mujer tan fuerte, tan luchadora y tan luminosa me marcó profundamente. Ella se volvió mi inspiración más grande. Hoy, cuando pinto, veo en mi obra la misma fuerza con la que ella nos sacó adelante.

Ese fue el momento en el que comprendí que la pintura no era un hobby: era mi alma hablándome. Y que, aunque no tuviera un diploma de artista, tenía una voz que necesitaba salir y encontrar su lugar en el mundo.

Tus obras reflejan mucha emotividad, especialmente en los retratos femeninos. ¿De dónde nace esa inspiración?

María Esther : Mi inspiración nace de la mujer colombiana, de su fuerza, su sensibilidad y su capacidad infinita de transformarse.

Pinto mujeres porque crecí rodeada de mujeres fuertes: mi mamá, mis amigas, mis clientas, mis propias vivencias como mujer en un país donde ser valiente es una necesidad diaria.

Las texturas representan la libertad, la naturaleza y todo lo que es instintivo; las figuras femeninas en óleo liso son la humanidad, la fragilidad, la historia.

Mi arte es un homenaje a todas las mujeres que callan, luchan, sanan y se reinventan.
Es mi manera de decirles: yo las veo, yo las celebro y las llevo conmigo en cada obra.

¿Qué significa para ti : representar a Colombia en Nueva York y en el Salón de Otoño en París ?

María Esther : Es un honor inmenso. Nueva York me enseñó a mostrarme sin miedo ante el mundo; París representa para mí la poesía del arte, su historia y su elegancia.

Representar a Colombia en estos escenarios es un privilegio y una responsabilidad que me llena el corazón.

Cada exposición internacional confirma algo que siempre he sentido: que el arte colombiano tiene una fuerza única, profunda y luminosa.

Y que las mujeres artistas tenemos una voz poderosa que merece ocupar los grandes escenarios del mundo.

¿Qué proyectos vienen en el futuro cercano?

María Esther : El 18 de diciembre inauguro mi próxima exposición en Perú, un proyecto profundamente emocional y simbólico que estoy preparando con mucha dedicación. Y en abril espero estar exponiendo en Dubái, llevando una parte de Colombia a un escenario completamente nuevo.

Además, estoy trabajando en proyectos curatoriales y colaboraciones internacionales que aún no puedo revelar, pero que marcarán una etapa muy importante en mi carrera.

¿Qué mensaje te gustaría transmitir a los jóvenes?

María Esther : Que no esperen a tener el camino perfecto para empezar. Yo no tenía un diploma de artista, pero tenía una voz, una historia, una sensibilidad… y eso me llevó a construir mi propio camino, incluso cuando era disruptivo.

A los jóvenes les digo: crean en ustedes incluso cuando nadie más lo entienda.

La disciplina abre puertas, la pasión mueve montañas y la autenticidad siempre encuentra su lugar.

Y que recuerden algo: el talento es un regalo, pero la valentía es una decisión.

Traduction en français :

María Esther, tu es avocate de profession, mais aussi une artiste reconnue. Comment parviens-tu à équilibrer deux mondes apparemment si différents entre le droit et la peinture ?

María Esther : Pour moi, le droit et l’art n’ont jamais été des mondes opposés ; ce sont deux façons différentes de me connecter aux personnes et à leurs histoires.

Le droit me maintient près de la réalité humaine. Cela me touche profondément de voir les luttes de tant de femmes fortes, en particulier des mères chefs de famille — quelque chose que j’ai vécu de près avec ma maman qui a élevé seule deux enfants. Écouter, accompagner et défendre des femmes dans des moments si difficiles m’a donné un but très clair.

Et l’art est l’autre part de ce but : c’est la manière dont je transforme ces émotions, ces histoires et cette force féminine en lumière, en texture et en mouvement sur une toile. Le droit m’a donné la structure et le courage ; la peinture m’a donné la liberté et l’âme. Dans les deux mondes, je fais la même chose : j’accompagne, j’illumine et je donne de la voix.

Quand as-tu découvert que la peinture serait une partie essentielle de ta vie ?

María Esther : Je crois que la peinture a toujours fait partie de moi, même avant que je ne le comprenne. Enfant, je passais des heures à créer des mondes dans les cahiers ou sur n’importe quel morceau de papier que je trouvais ; la peinture était mon refuge.

Mais il y a eu un moment qui a tout changé : lorsque mon père est mort. À cet instant, voir ma mère devenir une femme si forte, si combattive et si lumineuse m’a profondément marquée. Elle est devenue ma plus grande inspiration. Aujourd’hui, quand je peins, je retrouve dans mon œuvre la même force avec laquelle elle nous a fait avancer.

C’est à ce moment-là que j’ai compris que la peinture n’était pas un loisir : c’était mon âme qui me parlait. Et que, même sans un diplôme d’artiste, j’avais une voix qui devait s’exprimer et trouver sa place dans le monde.

Tes œuvres reflètent beaucoup d’émotion, particulièrement dans les portraits féminins. D’où vient cette inspiration ?

María Esther : Mon inspiration naît de la femme colombienne, de sa force, sa sensibilité et sa capacité infinie à se transformer.

Je peins des femmes parce que j’ai grandi entourée de femmes fortes : ma mère, mes amies, mes clientes, mes propres expériences en tant que femme dans un pays où être courageuse est une nécessité quotidienne.

Les textures représentent la liberté, la nature et tout ce qui est instinctif ; les figures féminines en huile lisse symbolisent l’humanité, la fragilité, l’histoire.

Mon art est un hommage à toutes les femmes qui se taisent, qui luttent, qui guérissent et qui se réinventent. C’est ma manière de leur dire : je vous vois, je vous célèbre et je vous porte dans chacune de mes œuvres.

Que signifie pour toi : représenter la Colombie à New-York et au Salon d’Automne à Paris ?

María Esther : C’est un immense honneur. New York m’a appris à me montrer sans peur face au monde ; Paris représente pour moi la poésie de l’art, son histoire et son élégance.

Représenter la Colombie dans de tels événements est un privilège et une responsabilité qui me réchauffe le cœur.

Chaque exposition internationale confirme quelque chose que j’ai toujours ressenti : que l’art colombien possède une force unique, profonde et lumineuse. Et que nous, les femmes artistes, avons une voix puissante qui mérite d’occuper les grandes scènes du monde.

Quels sont tes projets dans un avenir proche ?

María Esther : Le 18 décembre, j’inaugure ma prochaine exposition au Pérou, un projet profondément émotionnel et symbolique que je prépare avec beaucoup de dévouement. Et en avril, j’espère exposer à Dubaï, emportant une part de la Colombie vers un tout nouvel horizon.

De plus, je travaille sur des projets curatoriaux et des collaborations internationales que je ne peux pas encore révéler, mais qui marqueront une étape très importante de ma carrière.

Quel message aimerais-tu transmettre aux jeunes ?

María Esther : Qu’ils n’attendent pas d’avoir un chemin parfait pour commencer. Je n’avais pas de diplôme d’artiste, mais j’avais une voix, une histoire, une sensibilité… et cela m’a amenée à construire mon propre chemin, même lorsqu’il était disruptif.

Aux jeunes, je leur dis : croyez en vous, même quand personne ne le comprend. La discipline ouvre des portes, la passion déplace des montagnes et l’authenticité trouve toujours sa place.

Et qu’ils se rappellent ceci : le talent est un cadeau, mais le courage est une décision.