Avant de clôturer cette année 2025, je tenais à mettre en lumière le salon IFTM à travers le parcours de Rocío Portillo. Il s’agit du seul salon B2B qui réunit l’ensemble des professionnels de l’industrie du tourisme à Paris (Porte de Versailles). Ce salon rassemble chaque année plus de 30 000 visiteurs, acheteurs français et internationaux, agents de voyages, professionnels de la distribution, de la production, journalistes, influenceurs, étudiants, officiels français et internationaux venus à la rencontre des 200 destinations et 1700 marques exposantes (offices de tourisme, compagnies aériennes, groupes hôteliers, tour-opérateurs, entreprises technologiques, startups, etc).
Par Diane Cardoso-Gomes, fondatrice de Paris Latina News

Bonjour Rocío, est-ce que tu peux nous parler de ton parcours ? D’où viens-tu ?
Rocío : Bonjour Diane, oui bien sûr, avec plaisir. Je suis péruvienne, je viens de Lima précisément, j’ai vécu là-bas pendant 23 ans. Au Pérou, j’ai fait une licence universitaire dans le tourisme, hôtellerie et gastronomie. Ensuite j’ai décidé de saisir des opportunités d’expatriation dans le secteur du tourisme, je voulais voir comment on travaille dans cette industrie, dans un pays qui est leader. Lors de mon échange universitaire, j’ai choisi de faire une école de commerce en France à La Rochelle. La vie a fait que j’ai eu une bourse dans cette école de commerce et que j’ai pu rester pour faire un MBA pendant 2 ans et j’ai en même temps travaillé pendant une courte période au service international pour pouvoir diffuser l’offre académique auprès des étudiants étrangers, et notamment en Amérique latine.
J’ai travaillé en mairie, au Conseil départemental, à la Chambre de Commerce en apprentissage. En France, j’ai évolué dans l’institutionnel, toujours lié au tourisme, au transport et à la mobilité puis j’ai décidé de quitter ma ville de cœur La Rochelle pour m’installer à Paris. Cela fait déjà 8 ans que je travaille pour le salon IFTM.
Est-ce que tu peux nous en dire davantage sur le salon IFTM ?
Rocío : Il y a une évolution dans le nom, le salon s’appelait Top Resa initialement et il avait lieu à Deauville. C’était un salon qui était plus sur la cible loisirs. À l’époque, on attendait ce salon pour dévoiler les brochures des produits touristiques. Maintenant, la modernité fait que les sociétés ne peuvent plus attendre et qu’on est en création des produits touristiques en continu. Le salon a dû évoluer et déménager à Paris pour favoriser les échanges business. Le salon est uniquement sur une cible business B to B et pour faciliter les parcours du visiteur la sectorisation se fait par et zones géographiques. Les zones géographiques, c’est logique, on le voit sur l’ensemble des salons du tourisme dans le monde mais nous mettons l’accent sur nos villages thématiques : village de tour-opérateurs, village de la croisière, la Destination France, le clubs affaires, la Tech Zone et le Village Start-Up. On ne parle pas uniquement du tourisme, on parle du voyage au sens large.
Le salon a mis la République dominicaine à l’honneur cette année…
Rocío : En effet, on a décidé de mettre ce pays à l’honneur avec un programme très complet : une conférence inaugurale qui dévoile la stratégie du pays, la présentation de nouvelles destinations, des animations culturelles et même une exposition artistique qui permet de découvrir le pays à travers leur culture puis la gastronomie, les danses…etc. Notre objectif à chaque édition est de partager les nouveautés aux agents de voyage et à l’ensemble de professionnels du secteur. Ils peuvent découvrir comment vendre / proposer autrement les destinations.
Sur les 3 jours du salon, la dernière journée est dédiée aux étudiants, est-ce toujours le cas ?
Rocío : Oui, historiquement on reçoit toujours les étudiants le dernier jour du salon donc c’est pour nous un public aussi prioritaire. Qui dit étudiant, dit prochains professionnels du tourisme, quelques-uns sont déjà en alternance et on souhaite également les mettre à l’honneur grâce à des partenariats spécifiques avec quelques écoles. Même ceux qui viennent individuellement, sans l’appui d’une école, ils sont les bienvenus. Le badge est gratuit pour tous les étudiants dans le tourisme. Nous avons lancé en 2019 la « Travel Agents Cup Junior », un concours pour élire les meilleurs agents de voyages de France, version étudiante. Il y a un casting et un jury de haut niveau qui leur permet de présenter et défendre une région française, La Nouvelle Aquitaine était notre partenaire cette année. C’est un événement qui est très porteur pour les jeunes, on a déjà même eu le cas d’étudiants qui ont fini avec une proposition d’embauche.
Quel message souhaites-tu adresser aux étudiants qui liront cette interview ?
Rocío : En période de formation on doit continuer à travailler pour se spécialiser, que ce soit dans l’hôtellerie, dans la production, en agence de voyage ou dans l’évènementiel, il faut évoluer dans la partie opérationnelle car cela leur permettra de développer des compétences transverses et d’être polyvalents. Cette base est très importante pour continuer par la suite dans la partie stratégique.
Et pour finir, de ne pas négliger la construction d’un réseau professionnel à travers leurs écoles, les associations et les entreprises de leur secteur. Une visite du salon IFTM l’année prochaine peut leur permettre de rencontrer l’ensemble des entreprises du voyage, échanger avec eux et également proposer leur CV.

